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Dissidences Pyrénéennes.

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Berger du Galbe.

Berger du Galbe...

Telle une ombre longue, son manteau étoilé l'enveloppait de cette noblesse au dessus des illusions de ce monde. Il semblait que les nuages ne puissent s'accrocher à ses semelles. Son bâton ferré frappait le sol en mesurant ses pas et ce qui se trouvait en dessous.

Ainsi, le berger se posa sur la roche de cette vallée sauvage.

Un versant exposé au soleil montrait chaque détail tandis que l'autre demeurait dans l'obscurité. Au milieu l'eau tumultueuse du torrent bondissait en éclaboussant de vie le fond même du Galbe.

Alors, il se retourna et commença une parole décrivant non pas ce que l'on voit, mais ce qui est réellement.

La vallée magique existe bien avec ses deux versants unis et non pas séparés par cette eau qui coule d'en haut.

Ce qui est illusion est ce que nous voulons voir. Pour le reste il faut chacun le chercher par soi même en ce qu'il est vraiment.

Comme la vallée il est deux versants et une rivière dans un univers où coulent d'autres rivières dans d'autres vallées.

Certaines sont larges, d'autres étroites. Toutes n'ont pas la même orientation et cependant dans leurs différences elles sont toutes des vallées aux rivières multiples.

Cette eau qui les traverse en les irriguant est venue du même nuage, de la même mer et y retourne sans cesse comme toute chose en ce monde.

Il est ce qui commence où tout finit et qui finit où tout commence.

Dans la vallée étendue vivent sept seigneurs aux armes rutilantes. Mais, vient un temps qui les réduit au silence. Un temps de justice pour les hommes et de paix pour les âmes.

Chaque fois que les hommes servent ces seigneurs, ils se desservent eux mêmes. Se vouant à la destruction, ils se détruisent eux mêmes.

Le premier seigneur est apparence et lorsque il disparaît, naît la réalité. Son arme est caractère aussi vain qu'écriture sur papier argenté. Il se vêt de parures rutilantes mais qui tombent en lambeaux lorsque le soleil luit.

Passions et désirs sont ses pitances.

Le second seigneur est tout en ruse malsaine aussi tortueux que le lit de sa rivière et sournois comme l'onde calme qui cache sa force dans ses plis.

Le troisième est illusion du reflet, ogre ne vivant que de l'envie et du désir stérile.

Sombre est son armure et de l'onde ne voit que son image inversée.

Le quatrième est vanité du commandement. Jamais satisfait, il en veut toujours plus.

Son armée servile est composée d'eunuques.

Le cinquième est audace téméraire. Inconscient de par son arrogance, il est imbu de sa personne et fonce toujours droit sur la moindre fourmilière. Il provoque sa perte et celle de son armée.

Le sixième est avarice, attaché et rapace de richesses stériles.

Son cœur est une armure vide, d'acier sans serrure, ni jointure.

Le septième est fausseté à la langue double, au discours sinueux il hypnotise ses gens par sa parole perfide et les tient en son pouvoir.

Au delà de ces royaumes s'étend une plaine sans ombre. La rivière se fait fleuve murmurant la force de sa source et la paix de son étendue.

Au delà encore est cette mer immense d'où l'eau remonte à ses origines.

Parfois, les ruisseaux se tarissent, mais demeurent ces lits rocailleux témoins d'un courant sous terrain.

Même lorsque disparaît la rivière à la vue du passant, il en demeure toujours une force glissante sous leurs pieds.

Le berger du Galbe se leva et d'un bond sauta du roc de Carreuby vers Camporeys...

Alors chacune de ses brebis s'éveilla et devint un berger...

G.

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