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Dissidences Pyrénéennes.

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Mon précieux désir !

Ce qui est rare est cher, mais inversement, toute valeur croît proportionnellement à la difficulté ainsi qu'à la résistance d'obtenir ce que l'on désire !

Un double cercle vicieux qui trouve son fondement dans ce besoin d'exister soi même en rapport à l'autre, à la reconnaissance du rendu par le regard de l'autre sur sa propre considération de soi.

Toute la crise identitaire est dans ce rapport à soi dans ce que l'on désire imiter ou repousser de soi chez l'autre. La rivalité mimétique qui entretient le feu de la compétition et développe une surréalité des valeurs n'en est qu'une conséquence dans un cercle fermé s'amplifiant jusqu'à la destruction ou la perte des repères originaux...

Il en va aussi de la contagion qui amplifie le mouvement jusqu'à son épuisement d'intérêt parce que l'imitation trouve sa limite temporelle dans le fait de la banalisation et dans l'inversion des valeurs qui automatiquement produit une nouvelle contagion vers d'autres désirs...

Mode et obsolescence en sont l'exemple le plus significatif...

Le conflit permanent, ce qui développe tant d'agressivité trouve son origine dans le désir existentiel de se reconnaître et d'être reconnu. Il tend donc à s'opposer au double extérieur qui nous serait trop proche. Combien de mères soufflent le chaud et le froid sur leur enfant par ce double cercle vicieux qui leur fait perdre tout repère d'expression et de sentiment par ce double jeu des émotions contraires de l'attirance et du rejet. Ce grand besoin d'être reconnu comme unique, ce graal du perpétuel enfermement sur soi même est une dérive maladive du refus de mourir.

La quête de l'éternité nous conduit irrémédiablement au trépas !

"-Mon précieux !" Comme s'exprime "Gollum" dans le "seigneur des anneaux", mon précieux désir qui devient plus important que tout, du fait de la grande difficulté à pouvoir acquérir ou retrouver l'objet de son désir parce qu'un autre le détient. Simplement ce désir en lui même d'être l'unique possesseur, l'être unique qui finalement perd son identité première en n'étant plus que cette plaie ouverte sensible uniquement à ce cruel désir provoquant sa perte ultime...

Tout le système capitaliste réside sur l'entretient et la création du désir par le levier de l'imitation. Il en va jusqu'au cannibalisme qui pousse le désir de l'autre au point de le manger pour se l'approprier tout en l'empêchant d'être un autre soi même.

A ré freiner ses envies, l'on ne contribue bien souvent qu'à les rendre plus fortes. L'inaccessible étoile noire de nos désirs les plus fous ne grandit qu'en s'éloignant et plus on l'approche, plus ce désir nous empêche de voir que l'on va immanquablement s'y brûler les ailes !

Aussitôt acquis, l'objet perd de sa valeur, on finit par le négliger, jusqu'à le perdre...

Il suffit qu'un autre s'en empare et immédiatement, il retrouve son brillant. La quête reprend de plus belle !

Ce qui prouve bien que plus que l'objet du désir, c'est la mécanique du désir lui même dans sa rivalité identitaire qui se nourrit de sa propre réflexion et entretient le mythe du modèle tant désiré quitte à le dépasser ou à se rabaisser !

Plus que le gibier, la chasse du gibier prend le dessus sur tout, dans ce qu'elle amène par l'inaccessible l'intérêt et sa dépendance viscérale...

Parce qu'au travers du désir c'est surtout le désir de soi, cette peur de disparaître qui tenaille nos sens, tout à l'inverse le véritable amour est désintéressé jusqu'au point du renoncement !

Il faut se remémorer ou lire, le jugement de Salomon lorsqu'il propose de partager en deux un enfant par le fil de l'épée...

C'est ce renoncement qui finalement s'exprime parce que l'on aime l'autre pour ce qu'il est et non pas pour ce qu'il nous procure de cet "amour" envers soi même.

Il y a plus que du désintéressement dans cet intérêt altruiste, il y a tout le respect du à l'autre pour ce qu'il est et non pas pour ce que l'on voudrait qu'il soit !

Comprendre les mécanismes de la dépendance, du désir addictif, c'est un premier pas qui permet de se dégager de ces émotions trompeuses liées à l'ego. Une fois de plus, tout dépend de ce que l'on place au centre de son intérêt le plus vif !

Aimer sans espoir de retour, ce n'est pas désespérer de soi, c'est véritablement Aimer en se libérant par l'acceptation de la fin inévitable.

L'on a jamais vu un coffre fort suivre un corbillard !

Toute la vanité du monde réside dans cette illusion morbide de l'impossible éternité qui nous conduit inévitablement à notre perte.

Si mon précieux réside dans le renoncement, non pas dans le laisser faire, dans le lâcher prise, mais dans la pure conscience de ce qu'une chose implique sur l'autre, alors nous retrouvons la pleine responsabilité de nos actes et de ce que nous laissons faire pour diverses raisons...

Cet amour désintéressé, c'est aussi ce renoncement intéressé qui donne la véritable valeur aux choses dans ce que l'amour est si rare et qu'en le désirant, il faut savoir renoncer à cet amour de soi qui masque le véritable amour.

Mon précieux renoncement intéressé !

G.

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