Projets de vie...

17 Octobre 2011

La vie ne saurait aller de l'avant sans motivations, sans projets.

Chez nous le pays est un moteur naturel qui impose son rythme et nous pousse d'une saison à l'autre. Même si certaines tâches paraissent répétitives, l'alternance et la constance conduisent richement nôtre existence.

Vivre en Capcir est une philosophie ardente. Chaque coeur peut s'illuminer ou s'y consumer. Fendre son bois peut paraître lassant et contraignant au possible. Mais le regard n'est jamais le même selon ce que l'on cultive au fond de soi. La chaleur du foyer se gagne au prix de la guerre sur la forêt et sur nous mêmes. Les soldats du bois savent cette complémentarité entre la violence consentie et la patience élevée.

La joie se diffuse autour de l'âtre familial à partir d'une petite bûche. C'est un bonheur simple et combien vital de savourer ces petites victoires éphémères qui s'entretiennent au fil des jours et des soirées.

Ce poële qui ronronne doucement traduit un art de vivre au quotidien. Après la guerre vient la paix...victoires et défaites ne sont qu'illusoires.

Ces valeurs transmises de générations en générations suivent un fil conducteur gravé dans l'âme des montagnards. Chaque saison impose sa partition et bien vivre ne peut se faire sans accepter et maîtriser ses gammes.

A chaque fois que l'on renonce, c'est un Capcinois qui meurt !

L'amitié qui nous lie se forge dans le combat que l'on partage. La lutte est un peu ce foyer dont la flamme s'entretient et nous réchauffe le coeur. Qu'elles valeurs auraient nos jours sans ce sel quotidien ?

Parfois la vie nous éloigne mais la distance n'existe pas pour ceux qui moissonnent l'éternité. Xavier et Carmen sont des nôtres. Leur simplicité est authentique et le feu de leur maison éclaire et réchauffe notre amitié. Dans ce mouvement alternatif de nos saisons ils ont su construire leur vie.

Leurs métiers ont tissé une belle trame, riche de l'expérience forgée par les années d'éveil. Parler de damage, de conduite de troupeaux deviennent sujets d'experts. Ils sont "pros"chacun dans leur domaine.

A la fois pointus et modestes, ceux qui les côtoient connaissent leurs savoirs et la culture qu'ils affinent.

La gestion, la dynamique de station, la communication, l'esprit montagne sont empreints de cette humanité partagée.

Tant de sots passent à côté du puits et se meurent de soif !

Ce n'est pas facile de vivre au pays et intégrer est un verbe qui se conjugue à la forme pronominale. Xavier et Carmen ont su se faire aimer de ceux qui ont rencontré leur oasis.

Je déplore qu'aujourd'hui, alors que le puits de la commune et de la station soient presque à secs que certains sots continuent de chercher l'eau auprès des assoiffeurs.

Il en est quand même, qui ouvrent les yeux...mais c'est bien dommage d'avoir perdu tant et tant d'années à subir les anées !

Mes amis sont toujours là et il serait navrant de ne pas puiser de cette eau qui rafraîchit l'espace et le temps.

A demain, aux projets, à l'amitié !

GP