Le rêve des uns, le malheur des autres...

L'enfer pavé de bonnes intentions !

L'histoire de l'humanité nous révèle ses êtres de légende monstrueux sous des visages d'anges impassibles...à la douleur des autres !

Ainsi naissent les Utopies et meurent les hommes à chaque fois que le pêché d'exister les pousse vers l'expérimentation du rêve dans la réalité.

Somme toute en butte contre un présent irréconciliable, de tous temps l'homme cherche un lieu improbable à la matérialisation de ce que conçoit son esprit en idées de toutes sortes.

Du conservateur rigoureusement attaché à sa tradition en passant par celui qui impose d'aménager artificiellement son espace vital jusqu'à ce consommateur irrespectueux qui détruit tout sans soucis de l'avenir, sommes nous au bout de nos Utopies maladives ?

Les travers des idées ont bien ce coté fatal lorsque le pouvoir vient à leur encontre pour tenter d'imposer l'irréalisable fruit de la discorde. Ce qui fait souvent défaut, c'est la mémoire !

Le fond de ce chaudron infernal repose sur le feu ardent de la passion qui se veut raison plus que tout. À s'y brûler pourtant l'on devrait en tirer des leçons qui au lieu d'exclure, rassembleraient l'essence de ce qui est positif en tenant compte de ce qui ne l'est pas.

L'éternel dilemme nous fait mourir de ce l'on a envie de vivre "éternellement" sans n'être plus l'esclave de ce qui est notre condition d'entités biologiques périssables.

En quoi, notre mémoire nous joue des tours d'apprenti sorcier qui n'accepte pas ce que lui apprend le passé parce qu'il construit avec sa peur de l'avenir face à la réalité de sa mort certaine.

Lorsque j'entends : -"j'ai fait un rêve" (I have a dream...), je sens déjà le parfum du drame s'insinuer dans la promesse d'une réalité me rappelant de funestes passés.

Au lieu de paver les rêves des dalles de nos enfers, que ne nous inspirons nous pas de nos réalités pour étoiler le ciel nos vies ?

Lorsque nous tirerons la substantifique moelle du garde chasse conservateur, du jardinier rigoriste et du chasseur irrespectueux, peut être trouverons nous par ces exemples à ne pas suivre ceux qui s'en exhalent à l'envers et qui pourraient nous guider sur le chemin de nos vies.

Autrement dit, lorsque nous serons capables d'intégrer ce qui est améliorant sans exclure totalement, nous aurons fait un grand pas vers l'humanité respectueuse de ce qu'elle est, dans le monde tel qu'il est. La réconciliation avec l'éternel présent est à ce prix d'être conscient d'être conscients, ici et maintenant parce que nous ne voudrons plus oublier le passé tout en construisant ensemble l'avenir !

Plus localement, l'effervescence règne autour d'un projet de liaison entre quatre stations de ski, Font Romeu, Bolquère, Les Angles et Formigères. L'État viendrait en "Aide" à hauteur de 50 % et les collectivités territoriales y participeraient dans un cadre impliquant également la sphère privée (le groupe Véolia). Rien n'est moins sur en fait et bien que l'échec des dernières élections puisse pousser à "recentrer" les ressources vers les "fidèles", restera t' il encore assez d'argent pour que les rêves des uns soient exhaussés comme ceux des autres ?

Même si le contexte de crise économique et climatique pousse vers ce "vieux rêve", la réalité sous entendrait que le reste du monde peut bien s'écrouler !

Or, ces "Villages-Stations", s'ils ont réellement pris le pouvoir au sein d'une communauté de communes, ne constituent en rien la totalité de la réalité humaine de l'ensemble des habitants Cerdagne, Capcir et Haut Conflent, ni même l'ensemble des réalités économiques et professionnelles de ces secteurs.

Le pêché d'exister pousse une fois de plus à la restriction par l'exclusion !

Ce qui ne va dans le sens n'a pas de raison d'être...

Or, l'année comporte bien douze mois et le monde ne se résume pas à l'hiver d'autant plus que ce dernier se réduise bien souvent à trois mois de contrats d'embauche, à peu prés pleins en chalands, sur douze !

L'éternel dilemme consisterait une fois de plus à conjuguer le verbe "Travailler ensemble" pour mieux vivre ensemble !

Hélas, les priorités sont toujours imposées par ceux qui ont le pouvoir à tous les autres. Dictature déguisée en démocratie ou le contraire, selon...

Il serait logique d'optimiser le développement et tout simplement d'harmoniser par la complémentarité des sites et des activités à créer ou à développer, que de ne vouloir en faire qu'un seul écrasant toute autre perspective. Mais, le pouvoir aidant, la priorité des priorités, c'est la survie à tout prix de ce qui n'est pas viable sur ce qui devrait l'être.

Ces liaisons par les cimes nous font tomber dans l'abîme de l'exclusivité contre l'ouverture à la globalité des différences et de leurs potentiels respectifs. Que valent elles sans véritables liaisons par le bas ?

Sans considération des autres villages et de leurs réalités, cette politique utopiste et "uchroniste" court à l'échec dans le temps et dans l'espace dont elle nie les réalités.

Une fois de plus le "Rêve" des uns va peut être faire le cauchemar des autres, puis, de tous !

Ne parlons pas des complices consentants qui vont peut être enfin réaliser amèrement que ce rêve va les laisser au bord du chemin...une fois de plus. Ce d'autant plus qu'ils sont les propres artisans de leur suicide utopique bercé dans leurs illusions par ceux qui vont en profiter pleinement...

Bonne réflexion !

G.