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Dissidences Pyrénéennes.

Infos,patrimoine, politique locale, environnement,

Identification, jugement et reconnaissance...

Voir, entendre et comprendre...sans juger !

A chaque instant de nos vies nous avons, consciemment ou inconsciemment ce besoin vital d'être reconnu pour ce que nous voudrions être perçus aux yeux extérieurs et d'identifier ce que nous voyons, de comprendre ce qui l'anime et d'évaluer le risque éventuel. Vieux réflexe de proie ou de prédateur, ce conditionnement s'inscrit dans un instinct primitif qui demande toutefois un autre type de vigilance afin d'échapper un temps soit peu à une condition animale nous éloignant de l'évolution vers l'humain...

Ce type de comportement aurait tôt fait de nous enfermer dans une vision dualiste des choses. Ce qui est bon, ce qui est mauvais...

Or, le jugement à l'emporte pièce, s'il amène des décisions rapides et parfois salutaires a ce don de nous réduire à la projection de nos idées sur ce que nous regardons et que par conséquent nous identifions à nos expériences et à notre nature personnelle par des constructions artificielles.

La photographie glace tout mouvement dans l'espace et dans le temps au travers du regard déformé par la lentille de ce que nous sommes sans tenir compte forcément du potentiel existant, ni de l'évolution possible.

En figeant l'instant et le lieu nous tentons de tuer ce qui nous fait vivre et donc forcément mourir...

Naître étant déjà un acte de mort et de douleur que nous reprochons souvent inconsciemment à ceux qui nous ont créés (dieux ou parents), comme à ceux qui nous les rappellent. Arrêter le temps et figer l'espace en les réduisant à un seul concept nous donne l'illusion d'une relative immortalité sécurisante et en tout cas celle aussi de pouvoir repousser ou d'éviter la douleur si crainte...

Le réflexe éduqué ou celui instinctif diffèrent en fait par le procédé et pas forcément par le résultat...

Si nous tentions en amont de bien regarder ces mécanismes, nous distinguerions ce qui relève de la réalité de ce qui relève de la pure projection artificielle et donc de repousser nos limites de réaction trop dualistes ou d'ouvrir autrement notre sensibilité à ce qui nous confronte à nous même avant de nous confronter à ce que nous voyons et non plus à ce que nous croyons !

Nature, procédés et raison ne font pas toujours bon ménage sans l'analyse par la sagesse d'un recul approprié sur une situation d'ensembles autant extérieurs qu'intérieurs.

Plus que le jugement donc, la vision analytique et détachée amenant une ouverture de constat la plus large possible dans le temps et l'espace.

Une forme intéressante à expérimenter, sinon à pratiquer est la progression de cette démarche en forme spiralée qui permet en revoyant le même objet ou situation, de pouvoir en saisir les nuances, la profondeur et le volume vus sous des angles et une temporalité progressive, du moins jusqu'à la limite de notre possible perception. Certains auteurs nous y conduisent et sans se répéter nous font découvrir une évolution de perspective enrichissante de complémentarité. René Girard est l'un d'eux.

Même si le style architectural et la dynamique se ressentent bien, il est bon de consulter l'origine des mots employés et leurs sens profonds afin de mieux saisir celui personnel donné par l'auteur.

Certainement pas aussi anesthésique que certains romans à l'eau de rose, mais tellement plus vivifiants pour mieux se connaître et évoluer, ses travaux nous éclairent sur les fondations primordiales de notre société ainsi que sur l'évolution en cours.

Toujours dramatiquement d'actualité, forcément, car si les techniques changent, la nature profonde de l'homme nous ramène à la dure réalité de ses perversions et de son impureté...

Nous en vivons chaque jour les conséquences.

Donc, à découvrir sinon à réfléchir pour mieux vivre et faire vivre mieux !

(La violence et le sacré aux éditions Hachette. R. GIRARD.)

G.

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