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Dissidences Pyrénéennes.

Infos,patrimoine, politique locale, environnement,

Industrie, supérette ou village vivant ?

Etude Insee de la fréquentation des stations de ski en France le lien :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2121625#tableau-figure1

 

Une saison médiocre dans les stations de ski

Lors de la saison d'hiver de décembre 2015 à mars 2016, la fréquentation, mesurée en nuitées, se tasse dans les hébergements collectifs touristiques métropolitains (- 0,2 % par rapport à l'hiver précédent) : elle continue de baisser dans les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT ; - 0,7 %), alors qu'elle augmente légèrement dans les hôtels (+ 0,1 %). Ces derniers représentent plus des trois quarts de l'offre professionnelle.

Les stations de ski représentent près d'un quart des nuitées de la saison d'hiver (figure 1). La baisse des nuitées y est plus marquée (- 1,2 % ; figure 2). Les évolutions sont par ailleurs beaucoup plus contrastées entre AHCT (- 3,8 %) et hôtels (+ 7,2 %). Les AHCT y sont particulièrement présents et assurent les deux tiers de l'offre professionnelle.

De la vitrine au fond de commerce...

Tout est question d'adéquation, ou, si vous préférez de la réelle adaptation de l'offre en fonction de la demande...

Si créer de nouveaux besoins implique souvent la création de nouvelles richesses, ce n'est pas toujours le cas, notamment si la clientèle n'a pas les moyens d'y subvenir... 

Certains se limitent très rapidement à ne considérer que l'aspect "rentabilité" d'autant qu'ils ne sont pas les "investisseurs" principaux et qu'ils n'ont pas compris que le cadre est aussi essentiel que le tableau !

Le marché Français des équipements du ski Alpin (remontées mécaniques, "enneigeurs", dameuses, etc) est un "marché dormant" non seulement parce que les réglementations contraignent à toujours plus de frais et de procédures lourdes, mais surtout parce que la clientèle "stations de ski" est saturée et de plus en plus limitée financièrement car le marché des forfaits est un marché "mourant" !

Le prix de vente est souvent en dessous de ce qu'il devrait être pour couvrir les charges et finalement ce sont les impôts "locos" qui subviennent à combler l'écart dans l'investissement ou parfois dans le fonctionnement...

Cette "inversion" pénalise automatiquement les services publics démunis des moyens financiers qui devraient leur être octroyés.

En conséquence, les réseaux en pâtissent comme la qualité d'épuration des eaux usées...

Les eaux du lac de Puyvalamort en témoignent... 

La prospection clientèle touristique s'étend sans cesse de plus en plus loin, mais tous les sites ne sont pas pourvus de réseaux routiers et ferroviaires de qualité égale.

La proximité n'est plus un gage de réussite car le critère temps de trajet est aussi prépondérant que la qualité de réponse en matière d'accueil. D'autre part la diversité des sites par massif ne couvre pas toujours les besoins d'une clientèle toujours plus exigeante d'autant que l'activité est coûteuse...

Le monde n'attire plus autant le monde du fait d'un "élitisme" inabordable à certaines bourses, mais, ce critère est aussi un gage de "qualité" qui sélectionne une gamme désireuse de ne pas se "mélanger" avec "n'importe qui"...

La "mixité" sociale n'est pas recherchée. Elle serait même exclue dans certains domaines qui par leur politique tarifaire tient éloignée une frange de population dite "à problèmes"...

Cette "discrimination" a poussé certaines collectivités territoriales à évincer petit à petit les associations et structures dites "populaires". En retour, la gamme des structures hôtelières s'est vue renforcée d'autant que la qualité des prestations de service a augmenté en proportion à la demande et au retour financier qui en découle. 

L'on distingue une "palette rentable" de produits bien distincts qui vont de la "grosse industrie du ski" à des petits domaines "haute qualité".

Il ne suffit pas d'élever le niveau des prestations de service, car si la clientèle n'existe pas encore il faut la créer et surtout aller la chercher !

Donc, il faut "vendre avant d'avoir produit" !

Le secteur commercialisation est dépendant de produits globaux car l'on ne vend pas que du ski, mais l'on commercialise autant le soleil, la vue, la tranquillité, que la route, l'aéroport, les animations, l'après ski, les services à la personne, les commerces, etc !

C'est un tout indissociable !

Ceci est d'autant plus vital que pour cinq personnes fréquentant les sites, deux seulement font du ski Alpin...

En retour, chaque aspect des investissements devrait trouver sa propre ressource directe ou indirecte lorsqu'il s'agit de services publics financés par la fiscalité...

Ce qui est loin d'être le cas dans certaines stations fortement déficitaires...

En voulant garder la maîtrise de tous les aspects du "produit", finalement la réalité économique finit par s'imposer à la raison de bien des collectivités qui ont compris que le domaine commercial est toujours mieux exploité par le secteur privé, mais qu'il faille aussi entretenir une communication permanente avec l'ensemble des acteurs pour garantir une homogénéité qualitative. Ce fut là l'origine de "labels qualité" mis en devanture d'une démarche "globalisée".

Bien que le principe fondamental repose sur la création d'un "rêve" exposé en vitrine, il ne faut pas oublier que ce qui fait vivre, c'est le fond de commerce !

Si le rêve est trop inaccessible ou qu'il ne peut être fourni, la clientèle a tôt fait de le faire savoir car en matière de publicité, 60% se fait par le "bouche à oreille" !

Le "retour" papier ne représente que du 3 pour mille...

Inutile de vous dire qu'il est difficile de se refaire une "bonne clientèle" si celle ci fut déçue...

Changer le nom du produit ne suffit pas !

Lorsque l'on se retrouve sur un secteur géographique qui cumule une forte concurrence et une clientèle en involution, soit la diversification identitaire et de prestation fait la différence soit certaines unités sont immanquablement vouées à disparaître ou à changer radicalement le fusil d'épaule !

Gérer c'est prévoir et souvent l'urgence s'impose alors que l'on n'a plus les moyens d'une "reconversion"...

Il apparaît donc que ni l'anticipation, ni l'adaptation ne sont pas les qualités indispensables dont devraient faire preuve bien des collectivités !

Comptant un peu trop sur la manne céleste d'une part et sur celle de l'Etat "providence" par les subventionnements et les dotations globales de fonctionnement, l'on en arrive lorsque celles ci diminuent, à "déguiser" de vrais faux emprunts sous la forme "d'avances de trésorerie" ! 

Si sans cesse de "nouvelles factures" sortent par "magie" du fond de certains tiroirs, que la dette dépasse largement les "annonces" se voulant les "plus optimistes", la réalité vient obligatoirement imposer sa limite par le gel des investissements et l'impossibilité de contracter tout nouvel emprunt !

De plus, lorsque la fiscalité atteint de nouveaux records, ce n'est pas sans conséquence sur la valeur du parc immobilier, ni sur la création de nouvelles activités commerciales, ni sur l'implantation de nouvelles familles...

Si l'impôt tue l'impôt, trop d'impôt crée le désert économique et humain à coup sur ! 

Sortir de cette ornière impliquerait d'abord de pouvoir faire baisser la fiscalité à un niveau relançant l'attractivité du site faute de tout autre intérêt...

Comment y arriver alors que nos moyens ne suffisent ni au remboursement rapide de la dette et des emprunts, ni au fonctionnement d'une collectivité en retard sur tous les programmes élémentaires d'entretient des différents réseaux ?

Ceci sous entend qu'il faille attirer de nouvelles activités par la défiscalisation tout en maintenant celle ci dans envers les particuliers imposables, du moins jusqu'à rétablissement d'un équilibre budgétaire...

Or, de part les délégations de compétences envers la communauté de communes, la chose parait impossible car il faudrait appliquer cette politique à l'ensemble de son territoire.

Ceci n'amènerait aucun progrès car l'effet concurrentiel en serait automatiquement aboli.

En conséquence, la réponse fiscale ne peut se situer qu'au travers d'une gestion globale du territoire et donc d'une fiscalité égale imputée sans différence à chaque commune, à chaque particulier, ce bien sur en fonction des revenus réels.

Ceci sous entend que la confiance n'exclue pas le contrôle et donc qu'il faille mettre en place tout un système permettant de s'assurer de l'authenticité des déclarations et de la conformité des biens déclarés...

Si les commissions fiscales doivent être convoquées et opérer réellement leur action sur chaque commune, en passant à la dimension intercommunale, il s'agirait donc de déléguer cette compétence et donc de créer un service ayant pour mission de les remplacer efficacement.

Il va sans dire que la tache pour de nouveaux élus est immense et qu'il leur faudra une énergie doublée d'une vigilance accrue...

​​​​​​​Il apparaît indispensable de porter le débat au niveau de l'intercommunalité afin de pouvoir conjuguer l'ensemble des potentiels et d'apporter de nouvelles réponses et une volonté à la hauteur de ce vaste problème qui de fait touche chaque station de ski et par voie de conséquence chaque village alentours. 

Même si aucune station n'est l'égale de l'autre, il serait essentiel toutefois de dégager un ensemble de mesures pour sauver ce qui peut l'être encore et tenter de relancer une économie autant en panne d'idées que de moyens !

Ceci étant, vitrine et fond de commerce évoqués, il n'en demeure pas moins que sans vendeurs, sans familles, aucune vie n'est possible.

Par conséquent l'on en revient à ce que les taux d'imposition trop élevés nuisent à l'installation d'une population permanente et que les jeunes travailleurs vivent de plus en plus souvent en "camions aménagés"...

Alors, lorsque l'on arrive à envisager l'ensemble des problèmes qui interfèrent les uns sur les autres, il parait évident qu'une concertation de toutes les composantes de la population doit s'imposer rapidement.

Il ne s'agit plus d'évoquer un pan d'une activité limitée elle même dans l'année et de laisser pourrir tous les autres problèmes.

"Penser global, agir local" ne devrait se concevoir qu'au travers d'une structure démocratique respectueuse de chaque entité.

Il devrait en découler un fonctionnement participatif et implicatif.

Mais, à l'heure actuelle, il y a loin de la coupe aux lèvres... 

G. 

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